Hippothérapie, équithérapie ou thérapie avec le cheval (T.A.C.)
La Thérapie Avec le Cheval peut être bénéfique pour un très grand nombre de personnes. Qu’on la nomme d’une ou l’autre manière, le plus important à savoir avant tout, c’est ce que l’on y vit.
« Hippothérapie » est un terme certainement évocateur pour quiconque a fait un peu de latin ou de grec. Il ne s’agit pas ici des soins médicaux que l’on donne aux chevaux, (si, si la question m’a déjà été posée !). Malheureusement « hippothérapie » est un mot fourre-tout. Il est donc nécessaire de passer par la définition et l’utilisation de mots plus justes.
La thérapie, en général, vient en aide, soigne, ou guérit. Elle s’adresse à toute personne en souffrance, en difficulté sociale, psychologique ou physique.
Les éléments omniprésents dans toute thérapie avec le cheval sont : le cheval et son environnement, soit en montant sur le cheval, soit en étant à côté de lui. Ce n’est pas le cheval qui soigne, il est médiateur, on passe par lui. Ce qui soigne, c’est l’accompagnement qui va avec, en plus des ressources propres à la personne et à son environnement, ainsi que du lien familial ou institutionnel. La personne va se sentir portée, accompagnée par ce filet contenant que sont la famille, l’institution, ses ressources personnelles, …
Pour quels soins ?
Soins médicaux ou para médicaux axés principalement sur la rééducation avec le cheval : pour des kinésithérapeutes, des ergothérapeutes, des logopèdes, médecins,…
Soins plus globaux et spécifiques au professionnel selon les compétences et selon leur spécialisation : psychologues, psychomotriciens, éducateurs, assistants sociaux,…
Il s’agit bien d’un accompagnement de la personne dans un but d’expansion, de mieux-être, de développement personnel…
D’autre part, des centres équestres proposent la pratique de l’équitation adaptée. Les personnes selon leur degré de difficulté recevront une aide spécifique à la pratique de ce sport. Le moniteur spécialisé adaptera sa méthode d’enseignement.
Cheval et thérapie : une histoire ancienne
Déjà au 5°siècle avant JC, les vertus du contact des chevaux en faisaient une activité préconisée afin de soutenir l’éducation des enfants et des adolescents, et pour améliorer les humeurs de personnes souffrant de troubles psychiatriques.
Les premiers essais contemporains d’utilisation du cheval, chez nous en Europe Occidentale, en tant qu’ « outil » thérapeutique sont marqués par l’histoire de Lis Hartel, cavalière danoise qui décrocha une médaille d’argent en dressage aux Jeux Olympiques d’été de 1952 à Helsinki après avoir surmonté sa poliomyélite en poursuivant une pratique équestre intensive. Lis Hartel a pu réaliser cet exploit en étant encadrée par une thérapeute physique(on dirait un coach aujourd’hui) appelée Ulla Harpoth; ensemble, ces deux femmes ont amorcé le premier programme de rééducation par l’équitation. Rapidement, des programmes semblables se sont développés en Europe, en Amérique du Nord et en Australie.
La seconde étape est franchie par Renée de Lubersac, psychomotricienne, française, et Hubert Lallery, masseur-kinésithérapeute, qui vont ensemble chercher à théoriser les bénéfices psychomoteurs véhiculés par le contact avec le cheval. Dans leur ouvrage » La rééducation par l’équitation » (1973) ils définissent la RPE comme : » une méthode thérapeutique globale et analytique, extrêmement riche, qui intéresse l’individu dans son complexe psychosomatique, qu’elle soit pratiquée avec des handicapés physiques ou des handicapés mentaux « .(1)
Renée de Lubersac, soutient que l’équitation n’est pas de la thérapie en elle-même. La thérapie nécessite une certaine écoute et une formation, le cheval est, lui, le médiateur.
En 1986, naît une nouvelle appellation : Thérapie avec le cheval (T.A.C):
THERAPIE : elle concerne obligatoirement les seuls thérapeutes et constitue une «supplémentaire » (Professeur Dublineau) venant s’adjoindre à l’ensemble des possibilités dont le but consiste essentiellement à améliorer la santé ou à guérir.
AVEC : à la place de PAR. Ce mot AVEC souligne la relation beaucoup plus étroite, la connivence que le thérapeute s’efforce d’établir entre le sujet souffrant et le cheval, en montant mais aussi à pied.
CHEVAL à la place d’équitation. L’équitation, avant tout c’est l’art équestre. Le cheval, dans la T.A.C., représente tout ce que nous apporte l’animal cheval, en tant qu’être vivant, par sa présence, par son contact, par sa relation à la fois enrichissante et singulière.